Zuang
ref: 26689
2500 - 5000 EUR
Les couleurs des photos peuvent dévier de la réalité. Les fourchettes de prix ainsi que les mesures indiqué sur le site, sont indicatif et non contraignant. Il est possible que des tapis qui sont encore en ligne, ne sont plus disponible à la galerie.
Les minorités chinoises se distinguent par une infinie variation de textiles aux couleurs chatoyantes. Les Miao, une minorité d’une dizaine de millions d’habitants, peuplent le sud-ouest des provinces de Yunan, Hunan et Guizhou, et certaines d’entre eux ont émigré vers le Vietnam, le Laos et la Thaïlande. Dans ces pays ils sont mieux connus sous le nom de H’mong. Tabliers, vestes, couvre-chefs, panneaux décoratifs et couvertures de toutes sortes furent exécutés dans diverses techniques : broderie, point de chaînette ou assemblage de petites pièces de coton formant un fascinant caléidoscope asymétrique. Miao: les tissus indigo Traditionnellement ce sont les femmes qui teignent les tissus. L’indigo est très largement utilisé les provinces du sud-est de la Chine. L’indigo, en pâte végétale (Strobilanthes Cusia, Indigofera Tinctoria, et Polygonia Tinctoria) est dissout dans une grand récipient qui va réceptionner les tissus. Une fois imprégnés, les textiles verdâtres sont mis à sécher au grand air afin que le processus d’oxydation fasse apparaître la couleur bleue. L’opération est parfois répétée plusieurs fois jusqu’à obtenir la nuance voulue. De nombreux récits révèlent les “secrets” de la phase d’achèvement permettant d’obtenir le lustre et la brillance voulus qui feront la fierté des villageois. Les uns préconisent le dernier trempage dans une décoction de germes de soya ou d’un jus de poivrons rouges. Il faut ensuite sécher le tissu au soleil, le plier puis le battre à l’aide d’un marteau en bois. Finalement il faut l’envelopper dans un drap et le passer à la vapeur. Certains estiment qu’il faut parfaire le tout par un dernier bain dans une bouillie de feuilles de noyer. Une autre version consiste à préparer une décoction de peau de buffle qu’on fait bouillir avec des tendons de la bête, dans laquelle on trempera le tissu avant de le passer à l’indigo, de le sécher puis de le battre. Selon certains villageois, l’ajout de sang de porc peut être bénéfique pour obtenir un ton plus chaud. Il existe différentes recettes pour ces bains de trempage. Dans certaines régions on enduit le tissu de blanc d’œuf ou de cire d’abeilles qu’on fait polir à l’aide d’une pierre plate. Les versions varient selon les villages, et il ne serait pas étonnant que ceux qui prétendent divulguer leurs secrets ne lancent pas sciemment quelques informations erronées afin de brouiller les pistes. Miao: tradition vestimentaire Vers 1930 la politique d’assimilation préconisée par le Mouvement Nationaliste Chinois prévoyait dans un premier temps d’ éliminer les signes distinctifs des minorités et des ethnies. L’idée était de forger une image nationale homogène calquée sur le modèle Han. Mais au fil du temps, les richesses culturelles des minorités furent reconnues et est remises à l’honneur. Quelques années après la constitution de la République Populaire de Chine, les Miao furent (1954) reconnus comme minorité porteuse d’une culture et de traditions religieuses distinctes. Sortis progressivement de leur sévère isolement, les Miao commencèrent vers cette époque à subir les influences des autres cultures. La Révolution Culturelle tenta une nouvelle fois d’éradiquer les distinction vestimentaire, mais il semblerait que les Miao, puisqu’ établis dans des régions fort peu accessibles, aient été moins touchés par ces mesures. Il est cependant à noter que si les femmes sont restées attachées aux modes vestimentaires, les hommes ont en grande partie abandonné les vêtements ethniques pour se tourner vers une mode plus occidentale ou de tradition Han. Les festivités locales ont évidemment toujours été prétexte à faire montre de toutes les richesses vestimentaires folkloriques. Mais l’artisanat est en perte de vitesse car bon nombre de techniques extrêmement laborieuses ont été abandonnées, par manque de temps, depuis la scolarisation de jeunes filles.
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