Chirvan
ref: 15921
5000 - 10000 EUR
Les couleurs des photos peuvent dévier de la réalité. Les fourchettes de prix ainsi que les mesures indiqué sur le site, sont indicatif et non contraignant. Il est possible que des tapis qui sont encore en ligne, ne sont plus disponible à la galerie.
Les tapis du Caucase proviennent de la Géorgie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Les tisserands de ces régions montagneuses jouissaient d'une solide réputation et ce n'est pas sans raison que Shah Abbas (16ème siècle) contraignit 27 000 familles arméniennes à s'installer au sud de sa capitale Ispahan afin de travailler dans les ateliers impériaux et d'y produire les tapis les plus prestigieux que l'Histoire nous ait jamais légués.
La tradition caucasienne, cependant, n'est pas le fruit d'un travail minutieux et sophistiqué, produisant des dessins fouillés à l'extrême: c'est l'expression franche et fougueuse d'un idiome populaire qui élève son folklore vers les cimes de l'art.
Les tisserands du Caucase ont toujours travaillé dans la plus pure tradition villageoise, sur des métiers rudimentaires qui se trouvaient dans les fermes et les maisons. Ce travail spontané, discontinu, intuitif laissait toute liberté au dessins et aux couleurs, et chacun dans la maisonnée marquait l'ouvrage de son caractère personnel.
La révolution de 1917 et l'instauration de régimes soviétiques dans les trois Républiques du Caucase allait cependant avoir des répercussions néfastes.
La systématisation des méthodes de travail,(dessins préétablis sur papier-millimètre, contrôle et homogénéisation des matériaux, horaires stricts, etc.) et la centralisation dans des ateliers, tendaient désormais à faire travailler en équipes ceux qui avaient par leur individualisme et leur personnalité sauvegardé la tradition.
Les accents de vérité et les élans spontanés durent faire place aux rigides préceptes de la planification et de la rentabilité. Au fil des ans, le travail devenu raide, même si techniquement irréprochable(voire amélioré),se vidait de son essence et cet artisanat perdit son identité en ne produisant plus qu'une pâle copie de son passé.
Les tapis du Caucase du 19e siècle sont les derniers témoins d'une ère à jamais révolue, et d'une identité irrémédiablement aliénée.
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